Idéologie et dialectique dans l’histoire de la musique au XXe siècle

Hugues Dufourt

Idéologie et dialectique dans l’histoire de la musique au XXe siècle

Paru en septembre 2001

Société Française de Philosophie - Bulletin de la Société Française de Philosophie

Disponible
Prix : 10,00 €
Acheter

32 pages - 15,5 × 24 cm
ISBN 978-2-7116-5008-8 - septembre 2001

Présentation

L’ésotérisme de la musique savante depuis Strauss n’a cessé de s’accuser, creusant un écart grandissant entre l’art avancé et son public. La musique expresssioniste – celle de Schönberg en particulier – se partage entre une histoire éprouvée comme destin et une liberté subjective vouée aux accidents de la vie intérieure. Nihilime et anonymat, oppression et facticité pure, nécessité et éparpillement sont la marque d’une production musicale progressivement coupée de sa dynamique sociale. Après 1945, la musique d’avant-garde se donne pour une recherche et obéit au rythme et aux exigences d’une révolution épistémologique permanente. Ayant renoncé à l’idée même de création artistique, elle ne propose plus qu’une « sémantique sans sujet » et s’épuise à défendre un rigorisme formel et technologique face aux assauts redoublés de la musique populaire. La musique post-moderne des années 80 a cru pouvoir rivaliser avec l’industrie culturelle en renonçant à toute ambition progressiste. Elle cultive les dialectes et retourne à une sorte de populisme réaliste. […] Aujourd’hui la distinction entre art savant et divertissement, entre recherche musicale destinée à une élite et musique commerciale tend à s’estomper en faveur d’un nouveau syncrétisme. La musique savante, ostensiblement dépouillée de sa légitimité, capitule devant l’émergence d’un mouvement sorti des profondeurs et exprimant des aspirations collectives qui sont à prendre en compte comme aspect moins apparent mais non moins déterminant de la modernité.

L’Auteur

Hugues Dufourt est Directeur de recherche au CNRS

Dans la même collection