Ab urbe condita…

Véronique Lamazou-Duplan (dir.)

Ab urbe condita… Fonder et refonder la ville : récits et représentations (second Moyen Âge – premier XVIe siècle)

Paru en septembre 2011

Presses Universitaires de Pau et des Pays de l’Adour - Varia (PU Pau)

Disponible
Prix : 35,00 €
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594 pages - 16 × 24 cm
ISBN 978-2-35311-024-7 - septembre 2011

Présentation

Parfois dès les XIe -XIIe siècles, mais surtout à la fin du Moyen Âge (XIIIe -XVe siècles), et crescendo au tournant des XVe et XVIe siècles, les histoires urbaines se multiplient et s’épanouissent à travers toute l’Europe. Remémorant l’histoire glorieuse ab urbe condita, évoquant les origines historiques – déjà mythiques ou en passe de le devenir –, ces histoires
fondent, mais aussi refondent, l’identité de la ville, tout en étant, en même temps, les expressions de cette culture urbaine.
S’intéresser au mythe des origines – aux temps, aux espaces, aux hommes fondateurs de la ville – permet d’ouvrir de nombreuses pistes de réflexion aux racines mêmes de la mémoire, de la conscience et de l’identité urbaines. Les modèles et modalités d’écriture sont en effet à la confluence de multiples sources et enjeux. Énumérons quelques-uns des axes qui ont retenu l’attention :
- les liens entre le statut, la culture des auteurs et leur façon de raconter les origines et la fondation de la ville (plumes individuelles et privées, commandes publiques, Mendiants, élites urbaines, juristes, premiers humanistes…),
- le poids et l’impact des diverses traditions (la Bible, les Antiquités, la geste carolingienne, saints patrons et religion civique…), leurs modalités de traitement, d’écriture, dans ces récits de fondation(s),
- les feuilletages, les imbrications, ou le caractère exclusif, des divers types de récits, de représentations, de manifestations,
- la part du stéréotype – question des reprises et de la diffusion – ou à l’inverse, la part de singularité, d’invention propre,
- l’articulation entre mythe des origines, fondation de la ville, affirmation d’une conscience urbaine identitaire (voire d’esprit de clocher), et les hiérarchies urbaines, les rivalités, les revendications des villes…ou comment l’évocation des origines peut servir aux prétentions les plus diverses,
- les liens entre l’histoire des origines de la ville et l’histoire de la province, du royaume, de l’Europe ou de la chrétienté tout entière, entre antagonismes, emboîtements et justifications…
Si les relations entre la mémoire urbaine, l’hagiographie et l’historiographie urbaines étaient des champs déjà défrichés par les historiens médiévistes et de la première modernité, en particulier pour les aires italiennes et germaniques, le thème du mythe des origines urbaines et de ses déclinaisons (la fondation, le fondateur, les phénomènes de refondation, les enjeux, politiques, religieux, identitaires…) étaient en revanche jusqu’à présent peu étudiés, en particulier pour la France méridionale et la péninsule ibérique.
Le colloque qui s’est tenu à Pau du 14 au 16 mai 2009 a eu pour but d’approfondir les recherches sur l’historiographie urbaine à partir de ce prisme du récit des origines des villes. Il a confronté les approches de l’histoire, de la littérature, de l’histoire du droit, de l’art, de l’anthropologie. Au-delà de ce parti pris pluridisciplinaire, la prise en compte d’un temps long (XIe -XVIe siècles) a permis d’envisager la variété des rythmes selon les aires géographiques, la diversité des genres, les mécanismes de transmission... le tout au cours d’une période où l’urbanité et la fabrique de la ville deviennent des points majeurs dans les sociétés européennes. La France du Midi et la péninsule ibérique ont été plus particulièrement étudiées pour faire découvrir des exemples moins connus que ceux des régions européennes très urbanisées au Moyen Âge, telles que l’Italie ou l’Europe septentrionale. Ouvertures et contre-points avaient pour objectif d’offrir d’utiles comparaisons.