Manières de “dire” en malgache

Huguette Fugier

Manières de “dire” en malgache Hoy, hoe, hono en grammaire et en discours

Paru en juin 2014

Peeters - Bibliothèque des Cahiers de l'Institut de linguistique de Louvain

Disponible
Prix : 42,20 €
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146 pages - 16 × 24 cm
ISBN 978-90-429-3031-5 - juin 2014

Présentation

Que peuvent nous apprendre, sur les manières de « dire » malgaches, des termes d’apparence aussi banale que hoy, hoe ou hono? La plus simple observation grammaticale montre déjà que hoy, compatible avec un Nom-sujet (hoy izy) n’admet pourtant aucun complément d’objet. C’est que hoy ne signifie pas « rapporter par la parole (quelque état de choses ou événement observé) » mais « déclarer, faire déclaration » . Dans la culture politique de la monarchie précoloniale, les « déclarations » du roi reçoivent de ce seul fait valeur de vérité et force contraignante. Aujourd’hui, tout Locuteur renforcera spontanément d’un vigoureux hoy aho! = « dis-je! » l’assertion par laquelle il entend s’engager tout entier.
Situé hors-Phrase syntaxique, hoe n’a d’autre rôle que celui de marqueur, accolé à n’importe quel énoncé direct pour signaler qu’« il y a chose dite, c’est là un dit » . Ce qui n’empêche toutefois ce marqueur de se laisser parfois recatégoriser en opérateur de modalité interrogative (hoé? = « cette chose dite est-elle aussi chose vraie?) ou injonctive (hoè! = « c’est là chose qui doit être dite » ).
Hors syntaxe lui aussi mais non point hors discours, hono manifeste le « dire » d’un Locuteur inexprimé (le Locuteur absent). Référentiellement différent de l’Énonciateur et de surcroît, personnellement inidentifiable, hono « dit-on » trouve son emploi typique dans les genres traditionnels des proverbes et contes.