Métabolisme et pouvoir Ou les métamorphoses de la chair

Présentation

La peur de tomber dans les serres de l’autre, d’être mangé, exploité et réduit à néant laisse ses marques au long de toute l’histoire de l’humanité. Avalés, digérés, recrachés par le Léviathan, les humains ont élaboré quantité de gestes et rituels pour éviter le danger de la dissolution.
Le champ sémantique de l’alimentation tisse avec les dynamiques humaines de domination et d’exploitation un lien qui va bien au-delà de la simple métaphore.
La bouche, dont nous nous servons indifféremment pour manger, parler, embrasser, n’est pas seulement l’organe par lequel se produit la première relation entre monde extérieur et monde intérieur, la première articulation du langage: elle s’avère être le premier organe du pouvoir. Grâce à un dialogue savant entre littérature anthropologique, étude des religions, psychanalyse et théorie critique, l’autrice questionne la violence inéluctable à l’œuvre dans les processus d’anthropophagie symbolique qui structurent et hiérarchisent sans cesse nos sociétés.
Le rapprochement vertigineux qu’Eleonora de Conciliis opère entre les dimensions biologique, psychique et socio-historique des dynamiques métaboliques qui nous constituent, laisse émerger une véritable herméneutique de la métamorphose: une ode à cette chair qui résiste à sa propre mort.
[Présentation de l’Éditeur]