La grammaire philosophique du pseudo-Robert Grosseteste

René Létourneau avec la collaboration de Claude Lafleur et Joanne Carrier

La grammaire philosophique du pseudo-Robert Grosseteste Les Communia gramatice parisiens et salmantins

Paru en juin 2025

Vrin / Presses de l’Universite Laval - Zêtêsis

Disponible
Prix : 45,00 €
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674 pages - 13,5 × 21,5 × 3,4 cm
ISBN 978-2-7116-4412-4 - juin 2025

Présentation

Les Communia super totam gramaticam, un commentaire questionné inédit sur l’ensemble des Institutions grammaticales de Priscien (VIe siècle) et une partie du livre III de l’Ars maior de Donat (IVe siècle), appartiennent à ce paradigme de la grammaire philosophique qui est apparu en Europe à la fin du XIIe siècle et qui, à la faveur de la découverte du tout Aristote, fleurit au long du XIIIe siècle. Cette collection de questions est contenue – en deux rédactions bien distinctes – dans les manuscrits 16617 du fonds latin de la BnF où elle côtoie des Communia sur la Vieille logique et 1986 de la BHG de l’Université de Salamanque où elle est intégrée dans une vaste somme de Communia sur la Logica Vetus et Nova et sur les philosophies morale et naturelle. Elle est l’oeuvre d’un maître ès arts anonyme confondu à tort avec Robert Grosseteste dans le codex de Salamanque.
Après avoir prouvé la scientificité de la grammaire, l’auteur y entreprend l’étude succincte de l’orthographe et traite ensuite longuement de chaque partie du discours dans l’ordre priscianien en déployant une sémantique dont la richesse témoigne de l’éclectisme intellectuel typique de la Faculté des arts médiévale. Les définitions derrière chaque partie du discours et l’interprétation que le grammairien philosophe en fait reflètent les propriétés du réel ou les grands principes qui régissent la nature des choses auxquelles renvoient les catégories de mots admises. Ainsi, soucieux de pousser plus loin l’effort stoïcien de Priscien (héritier lui d’Apollonius Dyscole) et profitant entre autres de la réception de la Physique et des innovations logiques et théologiques des siècles précédents, le réflexe médiéval – péremptoire en ce qui concerne notre texte – a été d’approcher les définitions des classes de mots grammaticales et leurs accidents dans une perspective hylémorphique et physique aristotélicienne, parfois néo-platonicienne. Ces principes universels de quiddité, que l’on appelle alors des « modes de signifier généraux », servent de fondement à l’étude de la syntaxe qui clôt la partie du commentaire sur Priscien.
Les Communia super totam gramaticam sont édités ici dans leurs deux rédactions et traduits intégralement pour la première fois.

L’Auteur

René Létourneau est chercheur postdoctoral au Département de philosophie de l’Université de Montréal.Claude Lafleur, professeur titulaire, enseigne, depuis 1988, la philosophie médiévale à la Faculté de philosophie de l’Université Laval, Québe

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