Lumières du Moyen Âge

Pierre Bouretz

Lumières du Moyen Âge Maïmonide philosophe

Paru en septembre 2015

Gallimard

Disponible
Prix : 34,00 €
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960 pages - 14 × 22,5 cm
ISBN 978-2-07-012948-5 - septembre 2015

Présentation

Aujourd’hui encore, beaucoup sont convaincus comme l’était Hegel qu’entre l’aube lumineuse de la philosophie chez les Grecs et le triomphe de la raison sur la foi au siècle des Lumières le Moyen Âge n’aurait rien inventé, sinon transmis le savoir de l’Antiquité par le jeu de traductions en arabe via le syriaque.
Or, le Moyen Âge arabe et juif est une période d’inventions, et Maïmonide (Cordoue, 1138 - Fostat, 1204) y tient une place singulière. Loin de répéter l’enseignement des « Anciens », il fait preuve d’une véritable créativité spéculative, à l’instar des philosophes arabes Fārābī, Avicenne et Averroès. Tous sont confrontés à l’existence d’un conflit, inconnu des Grecs, entre la Raison et la Loi. Ce conflit est au centre de son œuvre, et particulièrement du Guide des perplexes, destiné à celui qui « a étudié la philosophie et acquis des sciences véritables, mais qui, croyant aux choses de la Loi, est perplexe au sujet de leur sens ».
À une époque où la défense de la religion est souvent synonyme de destruction de la philosophie, Maïmonide est le premier dans son univers à prouver qu’il n’y a nulle contradiction entre les deux enseignements, à maîtriser l’aristotélisme et à accomplir le projet d’une philosophie « populaire ». Homme de la Loi dans le Mishneh Torah et philosophe au travers du Guide des perplexes, il veut « rapprocher la Torah de l’intelligible et, dans toute la mesure du possible, mettre les choses dans un ordre naturel ». De façon plus précise, il se propose de « redresser, expliquer, donner une préparation à ceux dont les connaissances sont limitées », tout en offrant à un plus petit nombre les moyens d’avancer sans crainte sur le chemin de la Raison.
Tel est le Maïmonide de Pierre Bouretz: figure originale, au croisement de deux cultures, ni encore ancien ni déjà moderne, décidé à installer petit à petit la philosophie sur la place publique, il porte le projet intellectuel et politique d’une réforme graduelle des opinions communes, contribuant ainsi à faire de son époque un âge de Lumières. [Présentation de l’Éditeur]