Entre agir et pâtir

Entre agir et pâtir Formes et sens du travail aujourd’hui

Paru en avril 2023

Université Catholique de Lyon

Disponible
Prix : 22,00 €
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224 pages - 16 × 24 cm
ISBN 978-2-0000-0000-4 - avril 2023

Présentation

A l’heure où le projet de réforme des retraites est débattu en France, force est de constater l’évolution enregistrée par le travail ces quarante dernières années. Les changements se sont manifestés sur le plan de son organisation : développement du temps partiel (qui a triplé depuis lors), diminution du temps de travail (suite à une série de mesures législatives), télétravail (en augmentation depuis la crise sanitaire du Covid-19), flexibilisation des horaires et diffusion du travail le dimanche. Les changements proviennent également de la place prise par les femmes sur un marché où leur présence est devenue la norme : en 1979, trois Français interrogés sur dix y étaient opposés. En 2019, huit sur dix se disent favorables. L’évolution s’observe encore dans le rapport que les individus, et notamment les jeunes, entretiennent avec le travail : son absence est un motif d’inquiétude, son contenu peut être source d’éco-anxiété, et son objet doit faire sens. Par ailleurs, toutes générations confondues, près de la moitié des Français estiment consacrer trop de temps à leur travail au détriment de leurs activités extérieures, et ce, en dépit de la hausse du temps libre. Cette insatisfaction montre combien les salariés n’entendent plus centrer leurs existences autour de leur activité professionnelle. Elle illustre aussi une évolution des représentations. Nous vivions, selon Michel Kokoreff et Jacques Rodriguez, dans une société « qui articulait les mondes du travail, les grandes familles politiques et les styles de vie dans une même représentation. Le travail salarié qui en était le pivot assurait une continuité du social au politique, et du public au privé, dans l’expression des conflits sociaux, la construction des identités collectives et des modèles sexués ». Or, poursuivent les deux sociologues, cet agencement s’est aujourd’hui défait.
C’est dans ce contexte de transformation du travail que ce dossier prend place. Il ne limite pas son analyse à ses aspects organisationnels, psychologiques et juridiques, mais cherche à le penser dans ses dimensions et temporalités multiples, en convoquant également les approches philosophique, éthique, théologique et historique. Il veille encore à ne pas s’enfermer dans une approche idéale du travail – le « travail-comme-il-devrait-être » – pour faire droit à ses ambivalences : entre aliénation et création, entre division et communion, entre agir et pâtir… Enfin, plusieurs contributions italiennes permettent de dépasser le cadre analytique stricto-français.
[Présenttaion de l’Éditeur]