Parutions Vrin en philosophie antique 2021

05 janvier 2022

Plotin

Traité 30 Sur la nature, la contemplation et l’Un

Vrin, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 2021
216p., 12,5 x 19,5 cm, 25 €.

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Le Traité 30 (III, 8) est consacré à la démonstration de la thèse paradoxale que tous les êtres, y compris ceux qui sont privés de raison et de représentation, contemplent. Il insiste particulièrement sur le fait que la Nature produit le monde sensible, sans action ni réflexion, en demeurant dans une pure contemplation, reflet de celle de l’âme supérieure et ultimement de l’Intellect où être et pensée s’identifient. En revanche, l’âme humaine oscille entre la pure contemplation et sa forme dégradée, la discursivité impliquée dans toutes les productions, actions ou spéculations des hommes, qui pourtant, dans ce détour, ne visent encore qu’à contempler. Ce traité est aussi le premier traité de ce qu’on appelle la « tétralogie antignostique ». Il amorce sous un mode encore souriant, la polémique qui se durcira dans le Traité 33. Le monde sensible vient de la contemplation silencieuse et paisible de la Nature, non de la chute catastrophique de l’éon Sagesse et du façonnage laborieusement réfléchi du démiurge de la Genèse qui contamine l’exégèse gnostique du Timée. Le traité s’achève sur la remontée à l’Un-Bien, pôle transcendant de toute contemplation, à la fois au-delà de l’Intellect et Père de sa Beauté.

Introduction, traduction, commentaire et notes par Bertrand Ham, maître de conférences à l’Université Catholique de l’Ouest d’Angers.

 

Simplicius

Sur le temps

Commentaire sur la Physique d’Aristote 
et Corollaire sur le temps

Vrin, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », Poche, 2021
300 p., 11 × 18 cm, 14 €.

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Comment comprendre la thèse d’Aristote que le temps est un nombre? Est-il une durée ou un ordre de succession, un simple aspect du devenir ou le responsable de sa régularité? Quel est son rapport avec l’espace? Existe-t-il un temps unique pour les divers changements dans l’univers? Des repères comme l’instant, le présent, la simultanéité, ont-ils un sens indépendamment de notre esprit? De toutes ces questions ardemment débattues parmi les commentateurs grecs d’Aristote, Simplicius, le dernier d’entre eux et certainement le plus perspicace, se fait l’écho autant que l’arbitre. Ses propositions, étonnamment modernes, sont autant d’occasions pour nous de repenser ce concept qui défie encore physiciens et philosophes.

Traduit pour la première fois en français, le texte est accompagné d’une présentation détaillée et de notes explicatives qui en facilitent la compréhension.

Traduction, introduction et notes par A. Stevens.

 

Pierre-Marie Morel

Le plaisir et la nécessité

Philosophie naturelle et anthropologie chez Démocrite et Épicure

Vrin, « Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie », 2021
256 p., 13.5 x 21.5 cm, 27 €.

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Le plaisir et la nécessité, ou le mariage de l’hédonisme et du matérialisme. Relation forte mais également complexe et disputée, qui trouve son origine dans la tradition atomiste de l’Antiquité, celle de Démocrite, Épicure et Lucrèce. Ce livre, en renouvelant l’interprétation de ce débat fondateur, repense le rapport entre physique et anthropologie. Il montre comment l’hédonisme épicurien répond au slogan de Démocrite « tout arrive selon la nécessité » et à la conception de l’activité humaine qui en résulte. L’épicurisme reconduit toutes nos actions au plaisir, émotion première et naturelle où s’enracinent la liberté de l’agent et sa capacité à se soustraire à l’empire de la nécessité. Il ne nie pas pour autant notre immersion dans le monde, mais voit au contraire dans l’analyse des circonstances extérieures – circonstances matérielles, mais aussi politiques et sociales – la condition première de la sérénité intérieure et d’une vie sans troubles. Les principes de conduite que défend dans son ensemble l’atomisme ancien sont sans illusions. Éthique désenchantée, dira-t-on. Éthique crédible, en tout cas, qui se fonde sur une philosophie lucide des circonstances.

Pierre-Marie Morel est Professeur d’histoire de la philosophie ancienne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

 

Suzanne Husson et Juliette Lemaire (dir.)

Les trois Républiques

Vrin, « Bibliothèque d’Histoire de la Philosophie », 2021
294 p., 13,5 x 21,5 cm, 28 €.

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Si la République de Platon continue à inspirer notre présent, ses deux petites sœurs les Républiques de Diogène de Sinope et de Zénon de Citium n’ont pas survécu aux aléas de la transmission des textes.

Pourtant ces trois ouvrages forment une trilogie parcourue par des thèmes communs comme la communauté des femmes et des enfants et scandée par des ruptures, les Républiques cyniques et stoïciennes étant écrites contre Platon, mais aussi en mutuel décalage. Ce volume, accompagné d’un recueil des fragments des Républiques de Diogène et de Zénon, tente pour la première fois de les lire toutes trois en regard, s’interrogeant sur leur commune origine ainsi que sur les sources de leurs divergences.

Ont collaboré à ce volume : L. Brisson, L.-A. Dorion, J.-B. Gourinat, S. Husson, V. Laurand, J. Lemaire, O. Renaut, Chr. Rowe, F. Trabattoni et Chr. Veillard.

 

Olimar Flores-Júnior

La vie facile

Une lecture du cynisme ancien

Vrin, « Textes et traditions », 2021
244 p., 16 x 24 cm, 38 €.

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Le cynisme est un mouvement philosophique qui s’est développé en Grèce à partir du IVe siècle av. J.-C., principalement autour de la figure de Diogène de Sinope, le cynique par antonomase. Souvent perçu comme l’expression d’un naturalisme foncier, ce mouvement a même été défini comme un courant antiprométhéen qui a vu dans le feu civilisateur l’origine des malheurs et des vices des hommes. Forts de ce constat, les cyniques auraient donc proposé un retour à la nature ou une vie selon la nature – une vie kata phusin, pour le dire en grec –, inspirée par le modus vivendi de l’homme primitif et par l’exemple des animaux.

Le présent ouvrage soumet à l’épreuve des textes antiques cette interprétation d’ensemble largement répandue du cynisme. Contre l’idée d’une vie selon la nature, il avance l’hypothèse d’une vie selon la facilité comme axe majeur de la pensée cynique : plutôt qu’un naturalisme, la voie cynique constituerait au fond une forme radicale de pragmatisme au sein duquel les dichotomies constitutives de notre pensée – nomos-phusis au premier chef – tendent à se dissoudre en faveur d’une adaptation active aux circonstances. À l’appui de sa démonstration et en amont des textes normalement utilisés dans les études sur le cynisme, notamment les Vies de Diogène Laërce et les Lettres pseudépigraphes des cyniques, cette étude met à profit deux titres de la littérature antique que l’on ne prend pas toujours en considération dans les approches philosophiques de cette « école », à savoir le Discours VI de Dion Chrysostome et le petit dialogue Le cynique attribué à Lucien de Samosate.

Le lecteur trouvera dans ces pages une nouvelle fenêtre entrouverte sur ce phénomène complexe et paradoxal qu’a été le cynisme ancien, à travers laquelle il pourra découvrir que les cyniques, en déjouant les étiquettes d’un système binaire et au-delà de tout dogmatisme, ont appris à vivre une vie facile.

Olimar Flores-Júnior est professeur associé de langue et littérature grecques à la Faculté des Lettres de l’Université Fédérale de Minas Gerais (Belo Horizonte, Brésil).

 

 

Priscien

Grammaire Livres XI – XII – XIII

Les hybrides

Vrin, « Histoire des doctrines de l’Antiquité classique », 2021
344 p., 16 x 24 cm, 32 €. Je le commande

Le groupe Ars grammatica poursuit, avec les livres 11 à 13, la traduction de la Grammaire de Priscien. Cette œuvre majeure de l’Antiquité tardive, écrite à Constantinople au début du VIe siècle, est à la fois une synthèse et une refonte de la grammaire antique. Priscien y agrège les innovations alexandrines et les visées bilingues de l’enseignement pratiqué par les Latins en territoire hellénophone. Pilier de la culture occidentale, ce texte a été l’un des vecteurs essentiels de la description linguistique complexe à l’époque médiévale, et son influence a des échos jusqu’à l’âge classique (...).

L’ouvrage comporte une introduction générale, le texte latin accompagné des loci similes, une traduction annotée, une bibliographie sélective et quatre index (auteurs, formes et syntagmes en mention, terminologie grammaticale latine et grecque, notions grammaticales).

 

Philosophie antique 21

Les éléments

Vrin, « Textes et traditions », 2021
312 p., 16 x 24 cm, 24 €.

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Les réalités élémentaires (eau, terre, air, feu, éther) jouent un rôle de premier plan dans les systèmes physiques antiques. Les différentes contributions présentées dans ce dossier interrogent ces éléments, aussi bien sur le plan de leur origine historique, de leur statut causal que de leur nature matérielle ou de leur puissance explicative. À côté d’articles sur les grandes figures présocratiques qui ont mobilisé un ou plusieurs éléments – notamment Empédocle et Héraclite –, on trouvera dans ce numéro des études sur des figures rarement étudiées de ce point de vue (Phérécyde, Bardesane) et des articles examinant des débats transversaux sur les éléments, qui ont animé la scène philosophique depuis la période classique jusqu’à l’Antiquité tardive, et joué un rôle important dans la transmission des doctrines antiques.

Ont participé à ce volume : M. Brémond, Fr. Fronterotta, X. Gheerbrant, R. Granieri, F. Jourdan, I. Jurasz, L. Mariat, G. Minesi et A.-L. Therme.

 

 

Les Éditions Vrin vous souhaitent une bonne lecture.

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