Chroniques de Port-Royal 56 Port-Royal et l’humanisme

Présentation

Port-Royal et l’humanisme : la question peut sembler paradoxale, voire inutile car résolue par avance : la conception augustinienne de la grâce qui est celle de Port-Royal, et la conception de la nature humaine qui lui est associée, l’ancreraient résolument du côté de l’anti-humanisme. Et pourtant Port-Royal, c’est aussi les Petites Écoles et les nombreux écrits pédagogiques qui en sont issus, qui affirment qu’il est non seulement utile mais légitime d’étudier les grands textes de l’antiquité païenne; c’est encore une relation supposée privilégiée à l’hellénisme, composante essentielle de l’humanisme.
C’est donc à l’exploration d’une fausse évidence que la Société des Amis de Port-Royal a choisi de consacrer son colloque annuel en 2005. Cette fausse évidence tient en partie à une confusion entre deux acceptions du terme « humanisme », qui pour se recouper partiellement n’en demandent pas moins à être distinguées. La conception moderne, élaborée a posteriori, caractérise l’humanisme comme confiance dans l’homme et dans les facultés humaines : parce qu’elle sous-entend un effacement du fondement théologique, elle se révèle d’un maniement délicat pour appréhender toute pensée chrétienne, au-delà du seul Port-Royal. À côté de cette acception philosophique, il importait donc de rappeler le sens historique du terme « humanisme », celui de l’étude des humanités, et son corrélat, le retour aux textes antiques.

Les auteurs

Ont collaboré à ce volume : G. Basset, Ch. Belin, D. Blanchard, P.-F. Burger, E. Bury, R. Caoux, D. Descotes, P. Gasnault, Fr. Grazier, B. Grasset, B. Guion, P. Hummel, S. Icard, J. Jehasse,